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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Hrsg.]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Hrsg.]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 33.1911

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Nr. 1-2
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Mecquenem, Roland de: Vestiges de constructions élamites
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https://doi.org/10.11588/diglit.12680#0048
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38

VESTIGES DE CONSTRUCTIONS KLAMITES

VESTIGES DE CONSTRUCTIONS ÉLAMITES

PAR

R. de Mecquenem

Depuis 1896, M. J. cle Morgan a consacré les principaux efforts de la Délégation
scientifique en Perse à l'exploitation méthodique du tell de Suse, dit de l'Acropole.
Cette butte, d'une longueur moyenne de 350 mètres, large de 250 mètres, dominait
la plaine d'une trentaine de mètres. La base en est une falaise naturelle en argile
compacte, élevée d'une dizaine de mètres au-dessus du « Chaour », la petite rivière
qui coule à l'ouest des ruines.

C'est sur ce tertre que se sont amassés des décombres, ruines cle constructions
superposées, généralement de terre crue. Dans ce district où la pierre à bâtir manque
totalement, où le bois de construction est rare, l'argile plastique se rencontre partout
et son emploi est tout indiqué. MM. J.-E. Gautier et G. Lampre ont, dans leurs
fouilles cle Tépé-Moussian, déblayé des maisons en briques crues, retrouvé des mé-
thodes de bâtir tout à fait semblables à celles des riverains actuels du Karoun et du
Chat-el-Arab. Sur des fondations sommaires, qui sont généralement de grosses
pierres dessinant le plan de l'édifice, on monte les murs faits cle grosses mottes de
terre battue, reliées avec un mortier d'argile délayée; pour une construction soignée,
on laisse sécher à chaque assise d'un mètre de haut, on dispose au-dessus des lits de
branchettes, des nattes ou des joncs, avant de poursuivre en hauteur. On fait enfin
un revêtement général avec cle la boue d'argile et cle la paille hachée. Les toits sont
faits de solives, sur lesquelles on étend des nattes, puis des perches transversales ;
on étend par-dessus de la terre, puis une couche de mortier. Strabon raconte que les
toits en terrasses n'avaient pas, à Suse, moins d'un mètre d'épaisseur.

Ces ouvrages nécessitent un entretien constant pour ne pas crouler sous les
intempéries du printemps et de l'automne. Les premiers habitants ont dû conserver
longtemps des habitudes transhumanes, varier leurs résidences de la plaine à la mon-
tagne à la suite de leurs rois, dont le caprice aussi préférait telle ou telle capitale.
De là, pour une ville, des périodes cle prospérité et d'abandon; de plus, la facilité
avec laquelle s'élevaient les constructions en favorisait les modifications et les rempla-
cements; de même que dans la Perse actuelle les fils abandonnent à la ruine la maison
paternelle, de même aux temps susiens les jeunes couples faisaient édifier pour eux
l'habitation de leur choix sur les décombres des palais dédaignés.

Or, après un premier emploi comme mortier ou brique crue, l'argile semble perdre
ses propriétés plastiques; elle peut les réacquérir au prix d'une manipulation, assez
 
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